Je ne suis pas sûre de vouloir sortir

 

On est le 28...

Plus que 13 jours et le déconfinage commence...

Entre nous, j'hésite, je ne suis pas sûre de vouloir sortir.

 

Bien sûr que j'ai envie de prendre ma fille dans les bras.

 

Et pas que ma fille, d'ailleurs ! J'ai envie de toucher, embrasser, c'est sûr. J'ai envie de voir les ami-es en chair et en os. Ras le bol des écrans ! J'ai envie de les entendre, les sentir, les voir, les écouter avec seulement un rayon de soleil, un souffle de vent entre nous.

 

Et puis j'ai envie d'aller au ciné. Je rêve d'un grand écran et d'une histoire qui me fera rêver. Ras le bol du petit écran !

J'ai envie d'une terrasse de café. Une petite table au soleil, avec mon cahier, ma plus belle plume à tremper dans du thé.

J'ai envie d'aller au restaurent. J'ai envie de saliver de la cuisine d'un-e passionné-e.

J'ai envie de prendre mon petit camion et d'aller voir l'Océan. J'ai envie de faire un tour des copains-copines d'ici et là-bas. J'ai envie de voir, entendre, sentir, écouter comment ils vont. Là, face à fac, entre nous.

 

Pourtant, depuis hier, je doute.

 

Je ne suis plus si sûre de vouloir sortir de chez moi, de ma rue, de mon bord de l'eau. Je ne suis pas certaine d'être envie d’affronter la vie de dehors, le stress de dehors. Je suis bien chez moi. Hormis mes bricoleurs et jardiniers de voisins, je vis dan un petit paradis. J'aime être chez moi.

 

Ce que j'entends semble rendre la sortie tellement compliquée que je ne sais pas si j'ai vraiment envie de me prendre la tête à mettre le nez dehors. Je n'ai pas envie de stresser à cause des petits hommes bleus qui semblent avoir les pleins pouvoirs pour faire régner le peur et le chaos.

- Hep ! Vous ! Oui, vous. Vous ne marchez pas du bon côté de la rue. Contravention !

- Et vous, vous avez dépassé votre temps d'occupation de plage. Contravention !

 

Je ne suis pas prête à me demander à chacun de mes pas si je pose mon pied où il faut, comme il faut et dans la bonne direction. L'idée même du masque me renvois à toutes ces femmes voilées que j'ai tant critiquées !

Alors je me dis que cela va, peut-être, être beaucoup plus simple de rester chez moi. J'y ai créé, vécu tant de belles choses pendant ce confinage, malgré tout, si ressourçant que je ne suis pas certaine d'être prête à stresser à cause de lois liberticides et rendues incompréhensibles par des gouvernants déshumanisés.

 

Je ne suis pas sûre de vouloir sortir.

Même si je rêve d'aller au ciné, de m’asseoir à la terrasse de café, une petite table au soleil, avec mon cahier, ma plus belle plume à tremper dans du thé. Je rêve de prendre mon petit camion et (re)partir vers de nouvelles aventures.

 

Je ne suis pas sûre de vouloir sortir.

Même si je rêve de prendre ma fille dans les bras. Je rêve de toucher, embrasser, voir, sentir, entendre les ami-es juste avec un rayon de soleil, un souffle de vent entre nous.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    laurence (mardi, 28 avril 2020 12:26)

    Inspirant...
    Je ne suis pas sûre de vouloir sortir non plus...
    Je ne suis pas sûre d'avoir eu assez de temps pour prendre soin de moi, explorer cet espace en solitude, savourer ces moments où les sons de la Nature remplacent le bruit de l'Illusion...
    L'illusion que "le plus" est la quête !
    Le Saint Graal !
    Plus vite, plus grand, plus cher, plus...
    Comme toi j'ai envie de retrouver mes enfants. Les embrasser, les envelopper, les choyer...
    Comme toi j'ai envie de rejoindre les amis... Continuer à nous nourrir mutuellement de mots, d'après-midi "enjardinés" à boire du thé... ne pas voir les heures passer... puis ouvrir une bouteille de vin et continuer bien après la nuit tombée à imaginer, créer et co-créer nos rêves pour les ancrer dans le présent.
    Parce qu'il s'agit bien de cela... Ici et "main-tenant"...
    Nous tenons aujourd'hui dans nos mains les outils pour façonner le Monde tel qu'il doit "être" vraiment...
    Juste, équitable, respectueux, authentique et harmonieux.
    Redonner aux choses les plus simples et les plus ordinaires leur juste place... Indispensables et inestimables.
    Merci Agnès *